marseilleSouvent, pour décrire le tempérament d’un baron de la politique, on parle d’un vieux lion à la puissance rugissante. Pour qualifier Jean-Claude Gaudin,  on évoquait volontiers un lion affable, cajolant, tant il mettait en avant sa jovialité désarmante. À tel point que même ses adversaires les plus féroces le disaient “intouchable”.  Les éventuels prétendants à sa succession en convenaient: pas question de l’attaquer directement. Jean-Luc Mélenchon expliquait ce phénomène par un constat. Partout où il allait dans la cité phocéenne, “la municipalité était critiquée, mais pas le maire”. Seul Renaud Muselier,  son ancien dauphin – qu’il n’adouba pas, bien au contraire – avait osé critiquer le “mauvais maire”, et ses “deux mandats de trop”. Sans émouvoir grand monde.

Et puis, est arrivé le 5 novembre. Le vieux lion est resté silencieux et froid. Ni cajolant. Ni rugissant. La placidité du maire et l’absence d’empathie de l’homme ont  abattu le distingo. La municipalité et le maire ne font plus qu’un. Il est seul. Au fur et à mesure que le drame de la rue d’Aubagne révèle un scandale, le terme de “démission” résonne de plus en plus fort.

En septembre, le vieux lion avait quitté la présidence de la métropole. Il annonçait ainsi son départ de la mairie en 2020. Peut-être Jean-Claude Gaudin avait-il été le premier à comprendre que quelque chose était en train de s’ébouler dans la vie politique à Marseille.

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