Capture d’écran 2019-02-17 à 15.00.59
capture d’écran LCI, un homme insulte A Finkelkraut en brandissant son gilet jaune

Dès le premier jour de mobilisation des Gilets Jaunes, le 17 novembre, autour de ronds-points, ont été tenus des propos racistes, visant des personnes noires. Des incidents isolés « dit-on ». Le 1er décembre, à l’Arc de Triomphe, plusieurs personnes masquées frappent un policier à terre, dégagé par d’autres gilets jaunes. Une violence issue d’une minorité, « dit-on ». Ce même jour, Dieudonné enfile l’étendard fluo et prend la pose avec les manifestants. Il ne représente que lui-même, « dit-on ». Le 22 décembre, le chant qu’il a propagé, « la quenelle »,

est entonné sur les marches du Sacré Coeur. Incident marginal, « dit-on ». La semaine dernière, un portrait de Simone Veil est profané avec des croix gammées. Rien ne dit qu’il s’agit des gilets jaunes, « dit-on ». Hier, Alain Finkelkraut est insulté en tant que juif par des manifestants. Et certains de s’interroger sur la personnalité du philosophe ou sur le contenu des insultes. Quand va-t-on sortir du déni ? Depuis 3 mois, l’intolérance, l’antisémitisme, la violence gagnent du terrain sous prétexte de représenter le peuple.

Soyons lucides. Il serait trop facile de jeter l’opprobre sur le seul mouvement des Gilets Jaunes. Depuis 14 semaines, chacun s’accorde sur la nature multiforme de ce mouvement, terreau de choix pour les opportunistes les plus divers. Oui, ce mouvement inorganisé, sans structure, résiste moins bien que d’autres aux récupérations en tous genres, y compris les plus extrêmes. Oui, son irresponsabilité revendiquée crée sa responsabilité dans la résurgence de l’antisémitisme et du racisme. Oui, il permet aux propagandistes de l’ultra-gauche et de l’ultra-droite de faire des émules. Le déni, sous prétexte d’actes marginaux ou isolés, n’est jamais une solution. Mais non, les Gilets Jaunes ne portent pas seuls ce fardeau. Cette facilité n’est pas seulement sur les épaules des porteurs de gilets jaunes. Il ne s’agit plus d’actes isolés quand ils gangrènent notre société. Leur venin se diffuse. Voyez comment certains prennent la précaution de préciser qu’ils n’apprécient pas la pensée d’Alain Finkelkraut avant de condamner ses agresseurs. Mais qu’importe Alain Finkelkraut! L’insulte est intolérable quelle que soit la personne à qui elle s’adresse. Il est inadmissible que ce gilet s’arbore comme un bouclier d’impunité pour proférer des insultes antisémites et racistes, attaquer violemment des représentants de l’État et abimer les symboles de la République. Il est temps d’oser dire que le peuple n’est pas plus gilet jaune qu’autre chose. Le peuple est un collectif où chacun doit tenir compte de l’autre pour définir l’intérêt général. C’est ce qui avait été oublié. Certains Français ont eu le sentiment de ne plus être pris en considération par l’action publique. Les autres sont restés cois, gênés de ne pas s’en être rendu compte. D’où le fort soutien au mouvement. Et puis l’attente, toujours coite, à compter les actes des gilets jaunes de semaine en semaine. Il est temps de réagir. Retrouver le sens de l’intérêt général est un impératif qui n’épargne personne. Chacun doit y prendre sa part. Il n’est donc pas question d’insulter les insulteurs. Il n’est pas question de céder à leur travers. S’ils sont violents et intolérants, s’ils refusent les règles démocratiques, c’est bien parce qu’iIs savent être minoritaires. Ne leur donnons pas la chance de grossir leurs rangs en répondant à leurs violences par la colère qui dépouille la raison. Nous sommes forts de nos valeurs républicaines et démocratiques. Continuons à les appliquer. Partout. Vis-à-vis de tous. Vis-à-vis des policiers agressés comme des manifestants blessés. Avec Vis-à-vis des gilets jaunes et de ceux qui ne le sont pas. Vis-à-vis des intolérants également. Parce que nous avons la force de nos valeurs.

 

6 commentaires sur « Ni haine, ni déni, combattre l’antisémitisme, le racisme, l’intolérance et la violence avec nos valeurs »

  1. Se jeter sur les insultes faites a Finkielkraut, et ne rien avancer en réponse a ces manifs récurrentes est extrêmement dangereux. Cet intellectuel voyait ce mouvement « avec bienveillance », et ce n est plus le cas aujourd hui, a causes de derives…Merci Monsieur, de votre condescendance dans votre parole publique. Mais comment aidez vous les smicards, travailleurs pauvres et autres familles monoparentales pauvres, a faire avancer leurs , justes, revendications? En d autres temps, les « intellectuels », avaient d autres objectifs que mettre en avant leur ego, souillé, par des grandes gueules faisant feu de tout bois. Traitons la france qui va mal, redistribution la création de richesse, favorisons la , mettons aux oubliettes la langue de bois, qui ne fait vivre que des politiciens ambitieux et sans ideal, ( encore une nouvelle fournée avec beaucoup d élus macronistes), et des philosophes occupant les micros depuis 30 ans, sans jamais avoir eu un quelconque impact sur l amélioration du mode de vie des francais. En revanche, ca va bien pour eux…!

    J’aime

  2. Je pense avoir exprimé ici, sur le sujet,dans un commentaire censuré (« en attente de validation »! ),il y a déjà 2 mois ,ce que lis aujourd’hui, et qu’évidemment j’approuve. j’ai sans doute été trop radical dans mon expression par rapport à une action à ses débuts,sur laquelle les intellectuels comme les médias réservaient encore leurs analyses… mais-et il n’y a aucun mépris dans cette opinion- tous les ferments étaient présents pour amener à la situation présente; alerter sur la dérive probable et souligner un danger n’est pas condamner en bloc les aspirations et les exaspérations; mais la forme choisie pour les exprimer ne pouvait que mener où nous en sommes…à souhaiter que ça ne dérape pas plus.
    sans rancune
    didier

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s